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5) Le langage technique

L’informatique, la mercatique sont des domaines techniques dans lesquels on croise de nombreux mots anglais. Il est donc pertinent de les traduire mais je ne m’étendrais pas là-dessus puisque des commissions sont déjà chargées de le faire (domaine automobile, aéronautique…). Il reste à faire en sorte que cela soit suivi d’effets, mais je ne suis pas compétent pour parler à bon escient sur ce sujet.

Il y aurait une réflexion du même type à conduire sur la défense du français à l’international :

6) Suivi des enjeux de la francophonie

Je cite souvent en exemple l’inauguration de la Maison de la Francophonie par le président (à cette époque) Mr Nicolas Sarkozy et qui n’a été repris par AUCUN média français, que ce soit un journal papier, en ligne ou par la télévision. C’est un scandale. On connaît l’état de santé de Johnny Halliday, le jour de naissance de l’enfant de Nicolas Sarkozy et pas une ligne sur tout ce qui touche aux enjeux de la langue française. Qu’on ne me fasse pas croire que les médias n’étaient pas au courant, ils suivaient Nicolas Sarkozy heure par heure. Cela manque de sérieux. On pourrait presque croire qu’il y a une conspiration pour qu’il n’y ait pas de conscience francophone qui émerge.

Il devrait y avoir une concertation pour installer dans le cahier des charges des médias d’information une clause qui oblige un minimum à nous informer de tout cela (plutôt que de reprendre les informations qu’on veut bien leur donner). Pourquoi ne pas envisager qu’une personne par média (journal de France 2, du Monde, du Figaro, etc…) soit en charge de ces sujets et ait à en rendre compte ? Qui est au courant qu’il y a eu un rendez-vous international de la francophonie au Québec en juillet ? Pourquoi ne pourrait-on pas envisager des reportages (du genre Faut pas Rêver ou aussi C’est dans l’Air) sur la situation du français au Cameroun, dans les institutions européennes, au Burkina Faso, à l’université Senghor d’Alexandrie…? Le succès d’audience serait garanti et cela ferait prendre conscience de ce que nous appartenons à une communauté linguistique vaste et dynamique. Au lieu de cela, on vit à l’heure américaine, britannique ou allemande sans savoir ce qui se passe (au niveau du français) dans des pays aussi francophones que l’Algérie, le Gabon ou la RDC.

7) Favoriser « l’industrie culturelle » française, travailler à l’export

La culture existe en soi et certains auteurs, créations, n’ont pas besoin d’être promues pour se diffuser.

Je n’aime qu’à moitié le terme d’industrie culturelle parce que la culture est quelque chose d’humain, de vivant, mais il y existe néanmoins des enjeux économiques. Il serait ainsi bon de méditer sur le fait que si l’on diffuse autant de séries américaines en France, c’est aussi parce qu’elles ont été amorties aux États-Unis et qu’elles peuvent être promues à l’étranger fort de leur succès sur leur marché premier. Sur ce modèle, on pourrait travailler à l’international pour amortir en promouvant même pour un revenu modeste, les œuvres culturelles françaises, comme les films, les musiques, les livres dans les pays sud-américains, africains, etc… Cela permettrait d’encourager la création artistique et culturelle française et de la faire davantage connaître à travers le monde (plutôt que d’attendre que le monde s’intéresse à nous). Il n’y a pas besoin d’être en anglais pour cela. Je tombe parfois sur des téléfilms allemands de qualité équivalente à une production américaine. La seule chose qui me permet de les différencier est le nom des héros. L’avantage pour une chaîne qui diffuse cela est que cette production a déjà connu un succès (en Allemagne) et que le seul coût qu’il reste est celui de faire le doublage (en plus d’en acheter les droits), cela évite le risque de créer une production française au succès aléatoire.

8) Travailler avec les représentants de la France

Sur le site d’associations de défense du français, dans certains journaux, on peut lire que les représentants français s’expriment souvent en anglais lorsqu’ils sont à l’étranger, notamment à cause de la pression à parler anglais, ainsi certains représentants se font chahuter par les délégations américaines à l’ONU lorsqu’ils s’expriment en français alors que c’est l’une des deux langues officielle de l’ONU.

Il faudrait donc instaurer un suivi et un accompagnement de ces représentants pour tirer vers le haut l’exigence de français et faire respecter nos droits. La langue française est en effet la langue de plusieurs dizaines de pays et 56 états et gouvernements sont membres de l’OIF, ce qui représente un tiers des pays du monde. Ajoutons à cela que le français est, avec l’anglais, la seule langue officielle de l’ONU, une des trois langues de travail de l’Europe, etc… La visibilité du français est donc assez faible eu égard à son poids réel. On note cependant des progrès, comme avec les jeux olympiques de Londres (dont le français est l’une des deux langues officielles et la langue fondatrice) : un gros travail a été fait par les organisateurs britanniques pour offrir un affichage impeccable en français et des services en français.

9) ERASMUS francophone

Enfin, l’un des facteurs de promotion essentiel du français est son utilisation dans le monde universitaire. Actuellement, le centre du monde universitaire est les États-Unis et « l’anglosphère ». Dans le film « L’Auberge Espagnole » de Cédric Klapish, on pouvait se rendre compte que la langue commune des étudiants de différentes nationalités en Espagne n’était pas l’espagnol ou le catalan, mais l’anglais. C’est le résultat d’une dynamique. Il faudrait aujourd’hui impulser une dynamique francophone afin de faciliter un monde de la connaissance francophone (à l’heure où le Royaume-Uni et les États-Unis connaissent des difficultés économiques, il serait bon de chercher en nous un autre modèle). Cela permettrait de renforcer entre les personnes qui parlent le français le sentiment d’appartenir à une même communauté, de diversifier les échanges culturels, de créer des ponts culturels vers de nouveaux pays, etc…

Voici une esquisse de ce que pourrait être un programme politique pour la francophonie. Au fond, il suffirait de peu de choses pour que cela change…!

Retrouver le début de l'article ici : Francisation de notre environnement culturel - 2

 

Tag(s) : #Réflexions sur le français
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