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Royaume-Uni et Irlande

 D’après une étude de l’Union Européenne, le français est la première langue étrangère apprise au Royaume-Uni et en Irlande. Elle y est parlée par respectivement 23% et 20%. D’après cette même étude, 62% des Britanniques et 58% des Irlandais pensent que le français est la plus utile des langues (en dehors de leur propre langue) pour leur carrière et leur développement personnel, et lorsqu’il s’agit de la langue qu’ils voudraient que leurs enfants apprennent en priorité, ils placent le français à 71% (RU) et 64% (Irl).

Le site wikipedia rajoute que les 23% de Britanniques qui parlent le français s’expliquent par : sa popularité comme langue à l’école, le nombre de Français au Royaume-Uni (300 000) et les immigrés originaires d’Afrique Noire qui le parlent comme première ou deuxième langue.

Sources :

http://ec.europa.eu/public_opinion/archives/ebs/ebs_243_en.pdf, p. 14 ; p. 33

http://en.wikipedia.org/wiki/Languages_of_the_United_Kingdom#cite_note-6

États-Unis

En 2010, 2,1 millions d’Américains déclaraient parler le français (1,6 millions), ou un créole à base de français (0,5 million, pour les Cajuns et les Haïtiens notamment) à la maison. Le français est notamment parlé en Louisiane et dans le Nord-Est (Vermont, Maine, New-Hampshire), c’est-à-dire à proximité du Canada (Québec et Nouveau-Brunswick). En 2008, 117 076 citoyens français résidaient aux États-Unis. Plus de 13 millions d’Américains se déclarent d’origine française (5,3% du total).

C’est la cinquième langue la plus parlée (après l’anglais, l’espagnol, le chinois et le tagalog).

C’est la deuxième langue la plus apprise à l’école (après l’espagnol). Elle était la première jusqu’en 1968 avant d’être détrônée par l’espagnol, du fait des liens importants avec l’Amérique Latine (proximité du Mexique et immigration hispanique).

En 2009, 216 419 étudiants étudiaient le français à l’université, derrière l’espagnol (864 986 étudiants) mais devant les autres langues étrangères.

Sur wikipedia : « Selon le Centre de Linguistique Appliquée Américain (CAL), le déclin de l’étude du français continue aux États-Unis, où seulement 46 pour cent des lycées américains offraient des cours de français en 2008 (par rapport à 64 pour cent des lycées américains en 1997).

Sources :

« Languages Spoken at Home by the U.S. Population », 2010, Bureau du recensement des États-Unis, dans World Almanac and Book of Facts 2012, p. 615

http://fr.wikipedia.org/wiki/Langue_fran%C3%A7aise_aux_%C3%89tats-Unis#Enseignement

http://fr.wikipedia.org/wiki/Franco-Am%C3%A9ricains

Canada

Au Canada, le français est la première langue étrangère étudiée pour ceux qui ne le parlent pas comme langue maternelle. Les deux langues officielles du Canada, l’anglais et le français, sont respectivement les langues maternelles de 57,8 % et 22,1 % de la population. En 2011, 7,27 millions de Canadiens déclaraient avoir le français comme langue maternelle et au total, entre 9,6 et 11,55 millions de Canadiens parlent le français soit comme langue maternelle ou comme langue seconde selon les sources et la méthode de calcul (niveau de français pris en compte).

De tous ceux qui parlent le français comme première langue, 85 % vivent au Québec, seul état unilingue français du Canada.

Au Québec, les francophones représentent 79,04% de la population, au Nouveau-Brunswick 32,37% en 2006 (état bilingue français-anglais). Dans les autres états, le français est parlé par moins de 5% de la population même si des communautés francophones existent un peu partout (Ontario, Ile du Prince Edouard et Manitoba notamment).

En Ontario, les francophones sont devenus plus nombreux de 1996 (4,10%) à 2009 (4,5%), environ 140 000 personnes de plus, tandis que les anglophones déclinaient relativement de 72,77% à 64,62%, augmentant néanmoins de 575 000 personnes, cet apparent paradoxe s’expliquant par la hausse des allophones en parallèle à une hausse globale de la population. Les francophones en Ontario se trouvent majoritairement au nord-est, dans la continuité du Québec.

13,3% des Canadiens parlent uniquement français et 17,7% parlent à la fois français et anglais.

Sources :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Distribution_des_francophones_dans_le_monde#Nombre_de_francophones_dans_les_pays_membres_de_l.27OIF_en_2005

http://fr.wikipedia.org/wiki/Canada

http://fr.wikipedia.org/wiki/Canadiens_francophones

http://www.ambafrance-ca.org/L-enseignement-du-francais-au,4510

Australie

Selon l’étude « La langue française dans le monde 2010 » de l’OIF (p. 142), 70 000 élèves étudient le français dans le primaire, 135 000 dans le secondaire et 6 500 dans le supérieur. Toujours selon cette étude, le français « jouit de même d’une image très favorable en Australie, où il est associé au rayonnement culturel français. » En Australie, le français est la deuxième langue étrangère après le japonais. Cependant, la première langue utilisée à la maison après l’anglais est le mandarin (371 000, 1,6% de la population).

Enfin, selon un recensement de 2001,  environ 93 000 personnes parlaient le français à la maison.

En Afrique :

Afrique du Sud

L’anglais a en Afrique du Sud un statut particulier : il n’est que la quatrième langue parlée à la maison (9,6%) de la population, mais est compris et parlé par la majorité de la population en milieu urbain et est la langue des institutions. On considère donc l’Afrique du Sud comme un pays anglophone.

En 2009, 17 300 écoliers étudiaient le français dans le secondaire, et 3 300 étudiants dans le supérieur. 80% des établissements enseignant le français sont privés. Le français y est la première langue étrangère apprise. Il faut savoir qu’en Afrique du Sud, il existe 11 langues officielles, et bien des élèves choisissent d’étudier l’anglais le zoulou ou l’Afrikaans (langues nationales), en plus de leur langue, avant de se consacrer à une langue étrangère.
Néanmoins, le français a changé de statut : il était la langue apprise par les blancs de bonne éducation ; il est maintenant la langue du panafricanisme. Ainsi, de nombreux ministres et fonctionnaires parlent ou se forment pour apprendre le français pour échanger avec les autres pays africains.

Ghana

Le Ghana est enclavé au milieu de pays francophones : Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Togo, et est membre associé de l’OIF, d’où l’importance que revêt le français dans ce pays anglophone. Il figure donc comme matière obligatoire au collège et comme option au niveau des lycées. L’état organise des cursus en français pour ses fonctionnaires. De plus, la demande de cours y progresse. J’avais d’ailleurs été approché par un monsieur de nationalité ghanéenne vivant à Accra pour l’aider matériellement au niveau des cours de français qu’il donnait de manière informelle. Malheureusement, je n’écris ici qu’à titre individuel et n’ai aucune logistique…

Dans le secondaire, le français y est donc appris par 323 700 élèves en 2010 (rapport de l’OIF 2010) et 4 723 personnes dans le supérieur. Toujours selon le rapport de l’OIF, il est estimé que 1 000 000 de personnes y sont francophones (4% de la population) et 331 200 francophones partiels (1%) sur une population de 24,33 millions.

Il est difficile de trouver les chiffres équivalents pour l’anglais. Je suis tombé sur 5 millions, chiffre à la louche.

Nigeria

Le Nigéria est un géant démographique africain (170 millions d’habitants) dont la langue officielle est l’anglais. Trois langues jouent un rôle national important : le Yorouba (22-24 millions), l’Ibo (18) et le Haoussa (24, et 15 millions en deuxième langue). Le Peul y est aussi parlé, ainsi que des centaines d’autres langues utilisées plus localement.
L’anglais est la langue maternelle de 4 millions d’habitants, et est parlée à divers degrés par 75 millions d’habitants.

Le français y a eu une brève existence officielle (1997-2004) mais n’en a pas beaucoup bénéficié faute de moyens. Il est la langue étrangère la plus enseignée du fait de la volonté d’intégration régionale (les pays aux alentours étant francophones, sauf pour la partie du Cameroun anglophone), on peut même dire que c’est la seule langue étrangère enseignée même si c’est de façon assez rudimentaire. Selon le rapport de l’OIF 2010, on compte 800 000 à 1 200 000 apprenants du français dans les cycles primaires et secondaires et 10 000 à 15 000 dans le supérieur. Comme pour tous les chiffres concernant le Nigéria, ceux-ci sont à la louche. La demande de français et la volonté de le promouvoir est souvent confrontée à des contraintes budgétaires. Notons qu’il existe de fortes communautés francophones, à l’instar du Ghana, qui se sont installées au Nigéria et venant des pays voisins (Bénin, Togo…).

Le français joue donc au Nigéria le rôle de langue étrangère privilégiée mais souffre d’un manque cruel de moyens et on peut imaginer que l’essentiel des moyens se concentre d’abord sur l’apprentissage de l’anglais et des autres langues nationales.

Synthèse pour l’Afrique :

En Afrique anglophone, l’apprentissage des langues étrangères reste assez faible du fait de la priorité donnée à la consolidation de l’anglais, mais lorsqu’il y a apprentissage d’une langue étrangère, c’est toujours le français qui tient la première place. Cela s’explique notamment par le nombre de pays francophones voisins et la volonté d’intégration au niveau africain. Le français bénéficie d’un avantage de cohésion : tous les pays dont c’est la langue officielle (Afrique Noire) ou d’usage (Maghreb), à l’exception de Djibouti et Madagascar, forment un bloc. Certains pays anglophones enclavés dans ce bloc (Nigéria et Ghana, mais aussi Guinée Bissau et Libéria où le français est langue obligatoire au collège) privilégient l’apprentissage du français pour leur intégration régionale. En Afrique du Sud, le français n’est la langue d’aucun pays voisin (sauf si l’on compte Madagascar) mais un effort conséquent est fait pour former les fonctionnaires amenés à sortir du pays.

Inde

En Inde, l’anglais, comme tous les pays d’Afrique précités est langue officielle par continuité de la colonisation. Il joue le rôle de langue véhiculaire relativement neutre entre des groupes linguistiques importants, groupes qui ne veulent pas abandonner leur langue pour le hindi. 1 200 000 000 habitants vivent en Inde, et contrairement aux idées reçues, l’anglais est la langue maternelle d’une toute petite partie de la population : de 226 000 à 400 000 habitants selon les sources. Par contre, elle est parlée à différents degrés de maîtrise par plus de 125 millions de personnes, soit quasiment 10% de la population, dont 5% la parlent couramment . L’Inde a 23 langues officielles et 4000 langues y seraient pratiquées. La langue la plus utilisée est le hindi (258 à 422 millions de locuteurs en 2001, selon que l’on y inclut certains dialectes proches), mais certaines autres langues ont un nombre conséquent de locuteurs : le bengali (83 millions, chiffres de 2001), le marathi (72 millions) le télougou (70 millions) ou encore le tamoul (61 millions).

Le français joue un rôle assez marginal en Inde comparativement aux langues nationales, mais est toutefois langue officielle à Pondichéry, ancien comptoir français et première langue étrangère à l’école.

En effet, le français est la langue étrangère la plus enseignée au secondaire si l’on exclue les langues nationales (anglais, hindi, tamoul) et en 2009 en Inde, 535 000 élèves apprenaient le français dans le secondaire, et 9 000 dans le supérieur. L’apprentissage du français y aurait été multiplié par 4 ces dernières années selon les chiffres donnés à l’OIF. C’est sans doute la pays où le français progresse le plus rapidement en Asie, alors qu’il aurait plutôt tendance à reculer ou stagner dans les pays de l’ex-Indochine.

Synthèse et retour sur la loi Fioraso…

Si l’anglais a une place de choix dans le monde francophone, on aurait tendance à oublier que la réciproque est vraie même si c’est de façon inégale selon les pays. Ainsi, le français occupe une place privilégiée chez nos voisins britanniques et irlandais, au Canada, et joue un rôle important aux États-Unis. Il jouit d’une bonne image en Asie et Océanie et est en développement en Inde tandis que sa place est faible en Australie (loin de la France ou de l’Afrique francophone). Enfin, en Afrique, le français joue un rôle d’intégration au niveau continental et est incontournable. Il souffre cependant de l’absence de moyens qui entrave son développement et / ou du contexte plurilingue des pays africains anglophones qui fait de l’apprentissage d’une autre langue nationale une priorité avant l’apprentissage d’une langue étrangère.

En 2009, 9 000 étudiants étaient inscrits en département de français en Inde, exemple parmi les pays anglophones cités où le français est le moins présent. Récemment, la loi Fioraso voulait renforcer la place de l’anglais dans les universités françaises et en faire la langue d’enseignement de certaines filières pour attirer les étudiants des pays anglophones. C’est une ineptie totale : si l’on accueillait déjà les étudiants qui apprennent le français dans les pays anglophones comme en Inde, on aurait déjà largement de quoi remplir nos quotas universitaires par pays, sans compter que cela ferait un appel d’air puisque cela donnerait un débouché concret à ces étudiants. Pour les autres pays anglophones, on recrute déjà facilement.

On pourrait se demander comment des ministres avec de telles responsabilités peuvent réformer notre système en privilégiant l’anglais alors que leur mission devrait être de valoriser et de consolider la place du français dans le monde et a fortiori en France. Encore faudrait-il en connaître sa situation ou s’y intéresser pour pouvoir écrire la suite de son histoire. Il faudrait partir de notre réalité française et sans cesse l’améliorer, en se basant sur les demandes de la société civile (chercheurs, ingénieurs…) pour renforcer l’usage du français, plutôt que de calquer le modèle anglais en demandant aux présidents d’université comment accueillir plus d’étudiants et faire du chiffre (ça demande moins de réflexion et de connaissances). C’est un peu comme si Renault n’utilisait que des pièces Volkswagen pour construire ses voitures et gagner des parts de marché face à Volkswagen, puis criait Cocorico. Le succès de Renault serait alors synonyme de réussite des fabricants de pièce Volkswagen et du sabordage des sous-traitants de Renault.

Il faudrait donc mettre en poste d’authentiques défenseurs de nos intérêts qui connaissent la situation de notre pays et je pense qu’il faudrait des modules de francophonie dans les écoles de nos élites car ils ne sont pas au fait des enjeux de notre langue ; par contre ils connaissent très bien les secrets de la réussite américaine vu qu’ils y ont souvent étudié, ce qui les amène à en importer les recettes. Je pense que le souci de cette réforme est qu’elle est faite par une personne (Mme Fioraso) dont le parcours la conduit à s’intéresser davantage à la copie du modèle américain qu’à l’approfondissement  et l’amélioration de la situation française (qu’elle semble ignorer) : en effet, elle est titulaire d’une maîtrise d’anglais. C’est bien (moi aussi), mais il faudrait compléter ces connaissances et avoir (vraiment) envie de servir la France et sa langue, ce qui n’est enseigné nulle part à nos élites, tandis qu’ils étudient les économistes américains (la pensée économique française n’est pas transmise). Je pense qu’un chercheur confronté à la difficulté de publier en français et un peu au fait de la situation du français dans le monde aurait peut-être eu une autre idée que de résoudre ce problème par le basculement à l’anglais de notre système universitaire. Le seul véritable problème au niveau du français est qu’il existe trop peu de revues françaises scientifiques, ce qui oblige les chercheurs français à publier bien souvent en anglais à leurs frais, avec pour conséquence la possibilité de se faire piller le fruit de ses découvertes. La solution pourrait être l’aide à la mise en place de ces revues et une réflexion pour faire fructifier l’atout que représente notre langue encore aujourd’hui dans le monde.

Bibliographie :

La langue française dans le monde 2010, Paris, 2010, Éditions Nathan

Ressources en ligne :

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_English-speaking_population

http://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/nigeria.htm

http://en.wikipedia.org/wiki/Languages_of_Nigeria

http://www.rfi.fr/actufr/articles/079/article_45322.asp 

http://fle.blogs.rfi.fr/article/2012/07/27/le-francais-en-afrique-du-sud-une-langue-de-partage

 

Tag(s) : #Données sur la francophonie
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