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Le français et l’allemand étaient les langues de l’Europe à ses débuts. Depuis que le Royaume-Uni est rentré dans l’Europe en 1973, l’anglais y a aussi pris sa place, et est devenu hégémonique depuis l’entrée des pays scandinaves dans les années 90. Quasiment 90% des textes européens sont rédigés en anglais, même nos représentants à Bruxelles s’expriment souvent en anglais quand bien même le français est langue officielle et fondatrice. On ne leur en demandait pas autant !

Cela doit impérativement cesser et au plus vite. Pour plusieurs raisons :

– les Britanniques n’aiment pas l’Europe, et ne la voient que comme une façon de servir leurs intérêts. Quand l’Allemagne et la France contribuaient à la construction de l’Europe et à son financement, Margaret Thatcher disait qu’elle voulait qu’on lui rende son argent (« I want my money back ! »). Autrement dit, elle ne voulait pas payer plus qu’elle ne recevait, ce qui est pourtant le B.A.BA de la solidarité quand on est dans un groupe et que l’on est plus riche que la moyenne.

L’Europe s’est donc anglophonisée (voir par exemple ici pour l’association AFRAV, ou ici pour l’association COURRIEL), la France avec, mais on ne comprend pas bien qui a donné le feu vert à cela, quel est le mandat démocratique de nos élites qui sont censées nous représenter et qui s’expriment en anglais et imposent l’anglais en France (il faut voir le nombre de lois votées en ce sens). Pendant que la plupart des pays européens tentaient de faire des compromis, le Royaume-Uni jouait solo : il récolte le produit des efforts collectifs sans y participer, il ne prend que lorsqu’il est gagnant (je généralise un peu mais cela m’apparaît être la tendance générale). C’est l’un des rares pays « européens » à ne pas avoir adopté l’Euro et à jouer contre l’euro. La force politique et économique du Royaume-Uni, cela a bien souvent été la division de l’Europe. L’émergence d’une force continentale cohérente menacerait sa position dominante depuis quasiment deux siècles, et ce n’est bien sûr pas dans leur intérêt, puisqu’apparemment leurs intérêts priment sur la justice et le collectif. Hé bien, il faut arrêter de tendre le bâton avec lequel on se fait battre et regarder les faits en face. Bien sûr, je ne ne demande pas la confrontation, mais il n’est pas question non plus de délaisser nos intérêts pour les leurs. Il faut donc envisager une Europe solidaire, dans laquelle le Royaume-Uni et l’anglais ont leur place mais pas de façon hégémonique.

Le libéralisme « à l’anglaise », c’est l’aspect politique du même phénomène : privatiser pour favoriser la concurrence lorsqu’elle est favorable aux pays anglo-saxons, apprendre l’anglais, la langue des « winners ». Sauf qu’il ne peut y avoir qu’un gagnant au jeu de la compétition, et ce ne sont pas les peuples, ce sera un peuple ou une entreprise (ou une langue). L’inverse de cette logique, c’est que chacun puisse défendre ses intérêts, sa langue, sans le faire au détriment des autres, en jouant collectif. En France, on est en train d’oublier la justice et nos intérêts nationaux pour rentrer dans la compétition mondiale, ce qui est l’autre nom de la prime au plus fort. Pourtant, est-ce qu’il faut être grand et puissant pour avoir le droit d’exister ? Les plus petits n’ont-ils pas le droit de défendre leur modèle ? Doit-on parler anglais aujourd’hui, chinois demain, parce que ce sont les pays les plus puissants (et pas forcément les plus justes ou les plus pacifiques). Les parents d’élèves, les électeurs, les consommateurs que nous sommes avons le droit d’avoir cette interrogation et cette exigence.

Ainsi donc, il ne faut pas avoir peur de défendre le français chez nous et en Europe, nous n’avons pas à en avoir honte. La France est un grand pays, elle n’a pas à rougir de son histoire, elle a été exemplaire depuis des dizaines d’années de par le monde même si elle a commis des erreurs, bien sûr. Mais nous n’avons pas renversé comme les États-Unis la moitié des gouvernements d’Amérique du Sud avec la CIA sous prétexte de lutte contre le communisme, nous n’avons pas élaboré de théorie de choc des civilisations (Huttington) pour justifier des guerres en Irak ou dans tout autre pays pétrolier (à voir pour la Lybie cependant), nous n’avons pas « génocidé » de peuple en Amérique (Indiens d’Amérique) ou ailleurs (juifs, etc…). Par contre, nous avons accepté de nous faire considérer comme un peuple colonialiste, comme un peuple collaborationniste, impérialiste, etc, etc… Même pendant la seconde guerre mondiale, le nombre de juifs tués en France a été très faible par rapport à ce que cela aurait pu être (comme en Allemagne ou en Union Soviétique)… Bref, nous n’avons pas de complexe historique à avoir qui justifierait que l’on doive s’effacer de la scène internationale, en tout cas pas davantage que les pays de langue anglaise. Il est donc temps d’affirmer nos valeurs et de défendre notre langue, en tout cas dans les endroits et institutions où notre langue est officielle.

Mon hypothèse, c’est que le Royaume-Uni et les États-Unis sont relativement pilotés par des intérêts financiers qui dépassent la population. Sinon, je n’arrive pas à m’expliquer que le Royaume-Uni se soit engagé en Irak malgré l’opposition massive du peuple anglais ? Comment expliquer que les trois quarts des États-Unis aient soutenu la guerre en Irak alors qu’il n’y avait aucune arme de destruction massive sinon par la désinformation au service d’intérêts particuliers ? Les pays anglophones doivent se libérer des intérêts de quelques uns pour devenir des pays pacifiques et exemplaires, ce qui n’est pas forcément le cas actuellement (même si ça semble s’être un peu calmé avec Obama, mais il faut dire qu’ils n’ont plus d’argent pour faire la guerre, ce n’est donc peut-être même pas volontaire). En tout cas, nous n’avons pas à suivre ces modèles de pays quasi-voyous ni à adopter leur valeur et leur langue.

Il est d’ailleurs étonnant de voir qu’à travers le monde, le français s’affirme en Afrique, l’espagnol et le portugais en Amérique du Sud, le chinois (mandarin) en Asie tandis que l’anglais progresse en Europe alors que le Royaume-Uni ne fait rien pour participer aux efforts collectifs de l’Europe. David Cameron se moquait il n’y a pas si longtemps de la France qui voulait créer une taxation sur les mouvements de capitaux (idée pourtant juste) car cela ferait le jeu du Royaume-Uni qui accueillerait les entreprises ne voulant pas se soumettre à cela. C’est toute la logique que je combats, aussi bien au niveau linguistique que politique : la défense des puissants face à l’intérêt collectif, face à la volonté des peuples.

FIN DE L'ARTICLE

 

Le français et l'allemand étaient les langues de l'Europe à ses débuts. Depuis que le Royaume-Uni est rentré dans l'Europe en 1973, l'anglais y a aussi pris sa place, et est devenu hégémonique depuis l'entrée des pays scandinaves dans les années 90. Quasiment 90% des textes européens sont rédigés en anglais, même nos représentants à Bruxelles s'expriment souvent en anglais quand bien même le français est langue officielle et fondatrice. On ne leur en demandait pas autant ! 

 

Cela doit impérativement cesser et au plus vite. Pour plusieurs raisons :

- les britanniques n'aiment pas l'Europe, et ne la voient que comme une façon de servir leurs intérêts. Quand l'Allemagne et la France contribuait à la construction de l'Europe et à son financement, Margaret Thatcher disait qu'elle voulait qu'on lui rende son argent ("I want my money back !"). Autrement dit, elle ne voulait pas payer plus qu'elle ne recevait, ce qui est pourtant le B.A.BA de la solidarité quand on est dans un groupe et que l'on est plus riche que la moyenne.

 

L'Europe s'est donc anglophonisée (voir par exemple ici pour l'association AFRAV, ou ici pour l'association COURRIEL), la France avec, mais on ne comprend pas bien qui a donné le feu vert à cela, quel est le mandat démocratique de nos élites qui sont censées nous représenter et qui s'expriment en anglais et imposent l'anglais en France (il faut voir le nombre de lois votées en ce sens). ...la suite ici

Tag(s) : #Réflexions sur le français
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