Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Voici une vidéo intéressante sur le français au Québec. Il s'agit d'un discours qui explique les revendications du Mouvement Québec Français dont on pourrait s'inspirer en France. L'un des freins à la défense de la francophonie en France est le fait que le débat est mal exposé. Lorsque l'on parle de défense de la langue française, beaucoup de gens ont des idées assez confuses et négatives sur le sujet : il s'agit de nous fliquer pour remplacer "week-end" par "fin de semaine" et mail par "mél" ou "courriel", ou alors il s'agit d'oppresser les langues régionales ou d'envahir le monde pour imposer le français. L'un comme l'autre sont presque infaisables et pas forcément souhaitables car cela touche aux libertés individuelles. Libre à moi d'utiliser la langue que je veux avec mes amis, ma famille, de dire "week-end", etc... Tant que les gens verront ce combat de cette façon, ils y seront hostiles, et c'est normal. De plus, c'est mission quasiment impossible, cela nécessiterait une énergie considérable pour convaincre chaque personne de se fliquer, de chercher le mot français qui correspond au mot anglais que l'on utilise. Autant dire que si l'on devait faire ça, c'est la porte ouverte au découragement devant l'immensité de la tâche.

 

Idées reçues sur la défense du français

Ce qu'il faut bien que les gens comprennent, c'est que la défense du français ne passe pas par un combat névrotique contre soi-même mais par un combat collectif qui ne demande aucun changement individuel mais qui peut avoir des répercussions énormes en termes de résultat. Si par exemple personne ne s'élevait contre le fait qu'on peut être licencié en tant qu'ingénieur car on maîtrise mal l'anglais, la connaissance de l'anglais deviendrai presque un pré-requis pour travailler, ce qui serait une discrimation à l'embauche car le français est la langue de la République et travailler en anglais est un métier en soi (métier de l'interprétariat, de la traduction, du travail à l'export). Si on ne fait rien, c'est également des universités qui vont enseigner en anglais, cela ouvre un large débat que je ne peux résumer ici, mais c'est une très mauvaise idée, comme vous pourrez le comprendre si vous lisez le livre de Mr Montenay "La France face à la mondialisation".

Bien souvent, les gens se méfient de la défense du français car ce débat est parfois récupéré par des personnes qui présentent mal le débat, ce qui fait perdurer la situation d'inertie qui favorise le recul institutionnel et entrepreneurial du français.

 

Combat pour le français, un combat politique et économique

Ce combat, c'est d'abord une affaire de droit et de gros sous. Pour illustrer le propos, on peut parler des fameux CEGEPS (anglophones) au Québec financés par l'argent public des francophones pour les anglophones dans une proportion supérieure aux écoles francophones. C'est-à-dire que l'argent du contribuable francophone sert à financer de meilleures écoles pour les anglophones que pour les francophones. Il ne s'agit donc pas ici de faire la guerre aux anglophones mais de permettre aux francophones et allophones du Québec d'apprendre la langue commune (le français), ce qui n'empêche pas d'apprendre l'anglais. Si les anglophones et autres allophones ne s'intègrent pas à la société francophone, il faudra que la société francophone s'adapte à la société anglophone. Ce que les gens ne comprennent pas en général, c'est que si l'anglais s'est autant répandu en Amérique du Nord, ce n'est pas parce qu'il est supérieur mais parce que ceux qui parlaient une autre langue ont été battus et soumis (acadiens, canadiens francophones), exterminés (amérindiens) ou assimilés (immigrés) car obligés de s'intégrer à une société anglophone. Pour la France comme pour le Québec, il s'agit donc de permettre aux nationaux de vivre leur vie dans leur langue et que le français reste l'unique ciment linguistique de la société, ce qui n'exclut pas de parler d'autres langues en plus.

 

Quand à l'expansion du français, si elle doit avoir lieu, elle ne doit pas se faire contre la volonté des gens si elle doit se faire. La vidéo vers laquelle je redirige a le mérite de montrer ce que peut être un débat raisonnable sur la défense du français. Il ne s'agit pas d'un combat individuel pour forcer les gens mais d'un combat collectif pour faire respecter des droits.

 

Je redonne le lien de la vidéo :

http://www.francophonie-avenir.com/Index_Mouvement_Quebec_francais_Constat_sur_l%27urgence_d%27agir.htm

Tag(s) : #Réflexions sur le français
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :